Qu'est ce que le sevrage et pourquoi est il si important ?
Le sevrage, comme le connaît la plupart des personnes, est celui "imposé" par la législation à l'âge de 8 semaines, soit deux mois. Mais si durant cette phase du sevrage, on s'occupe principalement du sevrage dit "alimentaire", beaucoup ignorent qu'il existe un autre type de sevrage, le sevrage "comportemental", autrement dit le sevrage psychosocial, qui se fait bien plus tard.
Mavri & Tchoutchou
Et si pour la plupart des gens, un chaton est sevré une fois qu'il est autonome pour manger et aller seul à la litière, vers les 8 semaines, il en est tout autre dans le déroulement du sevrage, pour qu'il soit complet.
Lemoni
Il serait inconcevable pour nous, de laisser vivre un enfant de 10 ans seul, sous prétexte qu'il sait manger et se laver seul ! Pour le chaton, c'est pareil, ce n'est pas parce qu'il sait se débrouiller seul pour ses besoins primaires, qu'il a toutes les bases pour vivre seul.
Alors qu'est ce que c'est qu'un sevrage psychosocial ? Combien de temps dure - t - il, et pourquoi est il si important ?
Lipton, Lemoni, Lucky & Litchi
La phase d'apprentissage de la vie d'un chaton se détermine en deux phases de trois parties de 1 mois, soit 1 mois par partie, donc 3 mois.
Le premier mois de vie d'un chaton, reste "plat", du moment où il ne fait que téter et dormir, et sa mère le nettoie en lui faisant sa toilette. C'est au cours de la 4 ème semaine que commence la première phase, phase de mimétisme, dite vicariance. Il observe et reproduit. Sa mère, d'autres chats adultes, et refait pareil, de ce qu'il a vu ; manger, se toiletter, aller à la littière et gratter...
Shana & ses petits
Il apprend tout ce que sa mère va lui montrer, et elle va le reprendre quand il va se tromper, pour le corriger. Elle se met en avant et les petits la copient. C'est ainsi que vers 8 semaines, ils deviennent autonomes pour les besoins essentiels.
C'est à partir de là, que la deuxième phase entre en jeu, le chaton va apprendre à se socialiser et se sociabiliser. Apprendre à vivre en communauté, avec d'autres chats, chiens et notamment nous, les hommes. C'est aussi durant cette phase qu'il va apprendre les limites, et les codes du savoir vivre félin, afin d'être un chat bien dans sa tête et dans ses patounes, pour un chat sain et équilibré.
Kitty
La socialisation du chaton commence par là.
Ne pas griffer ou mordre lors des câlins, ne pas faire mal lors de jeux, honorer sa proie lors de la chasse, respecter la hiérarchie pendant les bagarres, mais à contrario, plus de limites si un adversaire empiète sur le territoire.
La mère montre l'exemple et se donne en spectacle, reprenant ainsi ses petits s'ils se trompent dans la manière de faire.
Un bon sevrage, permettra aux petits d'être le moins stressés et anxieux à toutes situations possibles et envisageables. Selon le vécu de la mère et à l'éducation qu'elle a elle - même reçue de la sienne, elle va pouvoir leur apprendre plus ou moins de chose, avant qu'ils ne démarrent dans la vie.
Une femelle vivant dans la rue, aura toujours plus de choses à apprendre à sa progéniture, qu'à un chat de salon, mais l'instinct reste le même, et même une femelle qui n'a jamais mis le nez dehors, apprendra à ses chatons des choses auxquelles elle n'aura jamais été confrontée.
Habby
C'est ainsi, au fur et à mesure de leur apprentissage, que les chatons sont sur la voie de l'autonomie totale, à la fin de cette deuxième phase. Selon le nombre de chatons dans la portée, leur rapidité d'assimilation, les méthodes entreprises par la mère, les petits sont enfin prêts à quitter le cocon familial, entre 11 et 14 semaines.
En général, cette fin de "scolarisation" obligatoire, est établie à 13 semaines, soit à l'âge de 3 mois révolus, pour un chaton parfaitement sevré.
Honey & Groseille
C'est également durant cette même période que la mère va vouloir reprendre le cours de sa vie, et commencer à repousser ses chatons, plus ou moins violemment, les considérant prêt et assez grand, autonome et éduqué, leur ayant tout appris, pour s'aventurer dans la vie, sans avoir encore besoin d'elle.
Le sevrage psychosocial est alors terminé et les chatons sont dans ce cas, totalement sevrés.
Ice T
Néanmoins, sans cette phase, le chaton sevré trop jeune et n'ayant pas eu l'éducation de sa mère, reste puéril toute sa vie, faute d'avoir eu son top départ. Sans ce déclic de la fin du sevrage psychosocial, un chaton, même une fois adulte, et même "âgé", ne s'estimera jamais prêt à vivre en tant qu'adulte, et peut attendre ce moment toute sa vie.
Mais outre le fait d'être resté un chaton dans sa tête, il restera un chat qui n'a pas eu les bases de l'éducation, faite par sa mère. C'est un chaton qui peut aussi paraître agressif, ne connaissant pas ses limites, et qui peut mordre ou griffer quand on le caresse, ou lors des jeux. Il gère mal le stresse et les changements de situations, à se faire pipi dessus, se cacher et présenter des signes de mal aise.
Haydee, Helya, Haleks
Un sevrage précoce peut également avoir des préjudices pour la mère : mammites, infections en tous genres... Mais également présenter des signes de déprime et faire une dépression suite à la perte de ses petits, qui lui ont été arraché. Et un chat en dépression, est un chat condamné et se laisse tout simplement mourir...
Et si cela est un choc émotionnel pour la mère, il en est tout autant pour le chaton, qui peut aussi se laisser mourir, déclencher des maladies auto - immunes prématurément, comme la PIF où le stress est un élément déclencheur.
Bien entendu, tous les chatons séparés de leur mère avant ce stade du sevrage complet, n'en arrivent pas à là, et sont l'exception qui confirme la règle. Un chaton de deux mois, peut vivre toute sa vie parfaitement, sans souffrir de ce manque dont il ne montrera aucuns signes extérieurs.
Mais honnêtement, seriez vous prêt à prendre ce risque ? Savoir que vous pouvez consciemment condamner une mère et ses petits en les séparant trop tôt ? Si vous n'êtes pas sûrs de la réponse, STERILISEZ !
Et à contrario, si vous ne souhaitez pas attendre la fin du sevrage, avant d'acquérir un chaton, surtout N'ADOPTEZ PAS !
Lipton
Témoignages : Les graves conséquences d'un sevrage précoce
Virginie :
VANILLE
"Nous sommes le 8 mai, et alors que je surfe sur facebook, je vois une photo d'une petite chatte siamoise à poils longs de 6 semaines à donner, avec mon conjoint et nos filles de 6 ans nous avons craqué, alors ni une ni deux nous contactons la personne et dans l’après midi je vais la chercher à Romorantin dans une ferme. La dame m'apporte ma petite merveille, je suis déjà dingue de cette petite boule de poils. Nous rentrons à la maison, je la présente a la famille (enfant, chien, chat...) tout se passe bien, elle s'adapte très vite, mange de la paté et boit à la gamelle, elle court partout pour explorer et semble tres joueuse. Une semaine se passe et on la trouve moins enjouée, on remarque qu'elle ne mange plus comme avant alors on essaie de lui donner du lait materniser au biberon mais elle n'en veut pas non plus, elle est molle et reste blottie contre nous sans arrêt. Alors j'appelle le vétérinaire qui me demande de lui amener au plus vite. Elle me propose de la garder pour la nuit.. nous sommes triste car nous voyons qu'elle est au plus mal. Le lendemain 9h j'appelle pour avoir des nouvelles, la veto me dit qu'elle est stable, qu'elle lui a fait une radio, une piqûre de sérum physiologique, qu'elle lui a donné un pansement gastrique et qu'elle pense qu'elle est atteinte du typhus!! Toute la journée j'appelle pour avoir des nouvelles qui sont de moins en moins bonnes. Le dimanche elle est au plus mal, ce n'est même pas sur qu'elle passe la nuit :'( mais du coup la veto pense a une septicémie.. de mieux en mieux... et lundi miracle ma petite Vanille va merveilleusement bien grâce au puissant antibiotique, nous pouvons même aller la chercher!! L'espoir est de courte durée, car nous la trouvons toujours aussi faible et refuse de manger quoique ce soit. Inquiète je rappelle le veto et la ramène de nouveau. On ne comprend pas ce qui se passe, elle la garde de nouveau mais à ce moment la je sais que je ne la reverrais pas. La nuit passe, nous sommes mercredi 20 mai vers midi quand je reçois un appel pour m'annoncer que Vanille est partie cette nuit... je ne sais pas quoi dire... je suis aller récupérer son petit corps sans vie pour l'enterrer près de nous, dans ce grand jardin qu'elle ne connaîtra pas . Nous sommes tristes, mes filles pleurent... et nous ne savons pas vraiment ce qui c'est passé réellement. Mais il est certain que le sevrage ne s'est pas fait complètement, ce qui l'a empêché de se défendre contre ces bactéries..."